X-Cours « DUO SYSTEM »

Le Duo-System a été mis au point par la Fédération Internationale de Jujitsu en 1993. Cette forme compétitive du jujitsu se pratique en couple. Le but est de présenter des techniques de défense sur des attaques imposées et codifiées par la FIJJ.

Chaque couple va présenter ses propres défenses libres sur trois attaques tirées au sort dans quatre séries. Les deux couples reçoivent des notes pour chaque série et les vainqueurs sont ceux qui ont gagné le plus de points tout au long de la rencontre.

1. Les combattans
Un couple peut être formé sans restriction de poids, d’âge, de sexe ou de grade. Ainsi, il existe trois catégories, féminine, masculine et mixte. Il est également possible de changer les rôles de Tori (celui qui attaque) et Uke (celui qui se défend) à chaque présentation de technique.

Les compétiteurs portent des Gi Ju-Jitsu traditionnels propres et blancs. Le premier couple tiré au sort porte les ceintures rouges et se tient à la droite du Juge Central. Le second couple porte les ceintures bleues.
La veste doit être assez longue afin qu’elle couvre les hanches et que la ceinture puisse être nouée au-dessus de la taille. Les manches doivent être assez larges afin qu’elles puissent être attrapées facilement et doivent couvrir l’avant-bras mais pas le poignet. Les compétitrices doivent porter un T-shirt / body blanc en dessous du Gi ce qui n’est pas autorisé aux compétiteurs.

Les ongles des doigts et des orteils des compétiteurs doivent être coupés courts. Il n’est pas permis de porter des objets ou bijoux quelconques pouvant provoquer des blessures. Des porteurs de lunettes portent des verres de contact sous leur propre responsabilité.

Au niveau régional et national, les compétiteurs se comportent dans le sens et l’esprit du Budo et selon le model du ju-jitsu de la FSJ.

Lors de compétitions de titres nationaux seuls seront évalués pour le rang dans la compétition les possesseurs d’un certificat FSJ avec timbre annuel valable.

2.  La surface de combat
La surface pour la compétition se compose de tatamis réunis sur la surface de combat de 8 x 8 mètres, d’une zone de danger d’un mètre démarquée spécialement, ainsi que d’une zone supplémentaire de sécurité d’un mètre au moins.
Lors de tournois ou championnats régionaux la division sport de pointe peut permettre une surface de combat de 6 par 6 mètres seulement, si les conditions de place ne le permettent pas autrement. Cependant les zones de danger et de sécurité sont à respecter.

3. Les attaques
Les attaques sont prédéfinies et divisées en 4 séries :

  • Série A : saisies avec une ou deux mains
  • Série B : ceintures au corps et colliers de force
  • Série C : atémis avec les pieds et les mains
  • Série D : attaques avec des armes, couteau et bâton.


Chaque série contient cinq attaques. Le tableau ci-dessous démontre chacune des attaques.

Depuis la saison 2006-2007, la mise en oeuvre de pré-attaques est obligatoire avant l’attaque énoncée par l’arbitre. Par conséquent, une pré-attaque telle que pousser, tirer, feinter ou atemi doit précéder l’attaque proprement dite.

Cependant, seul Uke est autorisé à porter une pré-attaque. Tori ne peut que l’esquiver, la parer, la bloquer ou la subir.

Les saisies et les ceintures au corps doivent obligatoirement être installées avant que la défense ne puisse être exécutée.

Pour la série D, les seules armes autorisées sont : un bâton souple (entre 50 et 70 cm) entourée d’une couche protectrice et un couteau en caoutchouc.

Dès Janvier 2011 les attaques pourront êtres exécutées autant à droite qu’à gauche.

Si les attaques sont imposées, les défenses, par contre, sont laissées au libre choix des combattants.

4. Le combat
Avant le début du combat, l’arbitre central tire au sort trois attaques dans chacune des quatre séries. A partir de vingt situations d’attaques imposées, réparties en quatre séries de cinq situations, 12 seront tirées au sort pour un combat.

Les couples compétiteurs sont invités par l’arbitre central à monter sur la surface de combat et se font face à environ deux mètres l’un de l’autre. Il y a un couple avec des ceintures rouges et l’autre avec des ceintures bleues.

Au début du combat, les compétiteurs saluent d’abord l’arbitre central puis se saluent.

Après l’exécution du salut traditionnel, le couple rouge reste sur le tatami, le couple bleu sort de la surface de combat. Les deux jujitsukas se font face à environ deux mètres en attendant l’annonce du numéro de l’attaque par l’arbitre.

Avant la première attaque d’une série, l’arbitre central reprécise la série en donnant sa lettre. Il annonce à haute voix le numéro de l’attaque et l’indique avec ses doigts de façon à ce que les combattants les voient distinctement.

A l’annonce de l’arbitre, Uke exécute une pré-attaque puis l’attaque correspondant au numéro demandé et Tori effectue sa défense.

Le couple rouge exécute les trois techniques de la série, dans l’ordre demandé par l’arbitre (ordre des trois attaques inconnu de Tori et Uke). L’autre couple devra exécuter les mêmes attaques mais dans un ordre différent.

Le rôle de Tori et Uke est indifférent pour chacune des attaques. Seule la position de Tori et Uke est imposée. Tori doit être à la droite de l’arbitre central, il a le jury à sa droite lors de la réalisation de chaque défense.

Après l’exécution des trois techniques de la série A, l’arbitre indique au couple d’attendre leurs notes en descendant le genou droit au sol. Ensuite c’est au tour du couple bleu de monter sur la surface de combat et au couple rouge de quitter le tatami.

Pour le couple bleu, le déroulement de la série A est identique à celui effectué par leurs adversaires, excepté que les numéros des attaques sont donnés dans un ordre différent. Une fois les notes du couple bleu pour la série A données, ce dernier reste pour effectuer la série B. Puis le couple rouge effectue la série B et C. Finalement, le couple bleu effectue la série C et D.

Le couple vainqueur est celui dont le total des notes est le plus élevé. En cas d’égalité (Hikiwake), les couples recommencent la série A après un nouveau tirage au sort, puis éventuellement les autres séries jusqu’à ce que le score d’une série soit le plus haut pour l’un des deux couples.

A la fin du combat, une fois le couple vainqueur désigné, les compétiteurs au signal de l’arbitre se saluent d’abord puis le saluent.

La compétition dans une catégorie peut se faire sous forme de pool ou en tableau selon le nombre de participants.

Une pause de cinq minutes est accordée entre deux prestations.

5. Le jugement
A l’issue de chaque série, le jury, composé au minimum de 5 juges, attribue au couple une note sur ordre de l’arbitre central (par Hantei). Les notes varient de 0 à 10 par demi-point. Les deux notes extrêmes, la plus basse et la plus élevée, sont supprimées, les notes restantes sont additionnées. Ce comptage est réalisé pour chaque série d’attaque, les notes sont additionnées et le couple qui obtient le plus grand nombre de point est déclaré vainqueur.

Les attaques et les défenses doivent être exécutées de manière technique et réaliste.

Le jury jugera selon les critères suivants :

  • sincérité et cohérence de la pré-attaque
  • vitesse d’exécution
  • puissance de l’attaque
  • efficacité et précision de la défense
  • contrôle
  • variétés
  • attitude générale de Tori et Uke
  • nombre d’attaques fausses

La note finale accordera plus d’importance à l’attaque et à la première partie de la défense. Les atemis doivent être puissants, contrôlés et de manière à pouvoir être enchaînés. Les projections et les amenées au sol se font en déséquilibrant l’adversaire, Tori doit faire preuve de vitesse et d’équilibre. Les clés et les étranglements doivent être montrés de façon claire et précise avec un abandon d’Uke.

Les techniques de « spectacle », ou incorrectes, les attaques sans kime, les cris non justifiés ainsi que les techniques incontrôlées pourront être sanctionnés par une diminution de la note. Il est donc important d’exécuter avec soins les attaques demandées.

La décision de fusen-gachi (victoire par forfait) est donnée quand un couple ne se présente pas.

La décision de kiken-gachi (victoire par abandon) est donnée quand un couple abandonne.

6. La Suisse
Le Duo System Suisse a vu le jour en été 1996 lors d’un cours organisé par Linus Bruhin et donné par Florence Bailly à Wollerau. On peut dire que jusqu’ à maintenant le Duo system a été adopté de préférence par la suisse allémanique comparé au reste du pays.

La première compétition en Suisse a eu lieu à Bale le 29 septembre 1996 et le premier championnat Suisse a eu lieu le 14 juin 1998 à Bülach. Les combattants de l’époque, tels que Urs Späni, Marco De Faccio, Janine Nägeli, Diana Fenato, Michele Bär, Betina Sigg et Marco Limacher ont également participé au championnat du monde de Paris en 1996.

Depuis, une équipe nationale de Duo System a été formée et participe à de multiple tournois nationaux et internationaux. De manière intéressante et loyale cette équipe a su s’imposer tout au long de son évolution. Notamment les frères Müller, actuels champions du monde.

Grâce aux régions de la Suisse centrale, ainsi que Berne et Zurich, très impliquées dans la compétition, cette équipe a pu se consolider et se renouveler en permanence en recrutant de nouveaux talents dans la jeunesse helvétique.

La qualité de l’enseignement et de l’entraînement du Duo System Suisse reflète ses résultats sur la scène internationale :

EM en 1999 dans les Leeds (5. Place élite messieurs),

WM 2000 à Copenhague (5. Place élite messieurs),

2001 qualification pour les World Games dans les Akita (JPN),

EM 2001 à Gênes (médaille de bronze élite Mixed),

WM 2002 en Uruguay (médaille de bronze élite messieurs)

EM 2003 dans les Hanau (Europe-maîtres dans une élite Mixed)

WM 2004 à Madrid (vice-champions du monde élite Mixed)

EM 2005 Wroclaw (vice-maîtres élite Mixed, 3. Grade élite messieurs)

World Games 2005 Duisbourg (World champion élite Messieurs Games, 3. Grade élite Mixed)

WM 2006 Rotterdam (champions du monde élite Messieurs, 3. Grade élite Mixed)

EM 2007 Turin (Europe-maîtres élite messieurs).

L’objectif de la nouvelle équipe est sans aucun doute de persévérer, d’apporter d’autres bons résultats et médailles au niveau international et la qualification de quelques combattants au World Games de 2013 en Colombie. (Précisions concernant les dates apportées par Marco Limacher).

Contrairement au suisses allemands, les romands n’ont pas beaucoup évolué dans cette branche du jujitsu. Le Choku Miyabi Jujutsu Ryu ouvre son premier cours officiel de Duo System le 16 septembre 2010, 14 ans après le premier cours de Wollerau.

Pascal Bayejoo