Kata

et la recherche d’efficacité

 

En japonais , kata signifie  » forme, moule « . De tour temps, les disciplines martiales se sont transmise par le kata. Qu’il s’agisse d’enchaînements de techniques comme en karaté, dans certains styles de kung-fu ou en Iaïdo, ou que cela soit aussi bref qu’une technique d’Aïkido, de Judo, ou même de coup de poing en boxe.

Dés lors que l’on transmet un geste, cela est forme de kata, dans le sans large du terme.
Aujourd’hui, on oppose souvent le kata à la recherche d’efficacité, considérant que la forme figée que l’on reçoit n’a pas d’applications concrètes en combat. Je crois qu’il s’agit là d’une erreur quand à la compréhension du but du kata.

Un kata utile transmet des principes, des stratégies, et permet de développer des qualités. Il n’est pas la reproduction d’une situation réelle de combat mais sa schématisation. Les situations de combat sont innombrables et il serait vain de chercher à les reproduire toutes. Les établissement enseignant à répondre à de nombreux types d’attaques par autant de techniques sont de bonnes affaires commerciales mais de piètres écoles d’arts martiauaux.

Lorsque l’on travaille un kata, il est important d’essayer de le reproduire le plus fidèlement possible à chaque étape, sans chercher à dénaturer le mouvement pour l’adapter à sa morphologie ou son humeur. Les mouvements de kata ne sont jamais faciles. Sils le sont, c’est qu’ils ont été mal transmis ou compris, Non pas qu’ils exigent des performances acrobatiques, cela étant en général l’apanage des disciplines modernes qui privilégient le spectaculaire, mais parce que chaque geste transmet un enseignement et que ceux qui semblent les plus simples sont souvent les plus durs.

La transmission d’un kata ne peut se faire que par un maître ou un pratiquant trés avancé. A une époque où l’enseignement de masse est généralisé et n’est soumis qu’à un diplôme sportif, c’est malheureusement très rarement le cas. Les techniques incomprises sont alors réinterprétées, modifiées et le résultat est limité par le niveau de l’enseignant.

L’entraînemet ne peut se résumer uniquement au travail du kata. Mais cela doit rester la base à laquelle s’ajouteraont ultérieurement et selon le niveau des exercices plus libres et du combat.

La multiplication de combats sans la compréhention de travail du kata ne permet pas de réels progrès, C’est malheureusement ce qui est arrivé au Judo quand les compétitions ont cessé d’être un outil permettant de tester sont niveau de pratique pour devenir un but en soi. La discipline s’est appauvrie et les techniques aujourd’hui sont très éloignées de ce qu’elles étaient à l’origine. Cela est particulièrement flagrant lorsqu’on compare le travail d’un maître comme Mifune Kyuzo à une compétition olympique. Dés les premiers instants, la posture des pratiquants révèle le souffre qui sépare les deux pratiques… 

Même une discipline non compétitive comme l’Aïkido est sujette à ce type de transformations, la majorité des pratiquants ne voyant que la fin des techniques, cherchant à projeter ou immobiliser à tout prix, quitte à changer la forme travaillées pour y parvenir.Les formes sont considérées comme des techniques de combat applicables telles quelles, alors même que le nombre restreint de techniques choisies par le fondateur devrait être une indication de sens de leur travail. Il existe quantité de clés, projections et luxations. Le Daïto-ryu Aïkijujutsu, par exemple, en compte nettement plus que l’Aïkido. Mais on peut supposer que le fondateur a sélectionné celles qui lui semblaient porter les enseignements majeurs et les a liées à ses propres créations apprés les avoir réinterprétées. Le développement des qualités ainsi que la compréhension et la maîtrise des principes cachés dans ces techniques permettent alors d’accéder au plus haut niveau de pratique de l’Aïkido, Takemusu Aïki.

Les katas nous mettent en situation de difficulté. Contourner ces difficultés enlève tout intérêt à leur travail.

Bien compris le kata, et donc la pratique d’une voie martiale traditionnelle, est source de véritable efficacité. Incompris, il n’est rien d’autre qu’une inutile chorégraphie et une perte de temps.

Par Léo Tamaki

Léo Tamki pratique les arts martiaux depuis plus de vingt ans. Aprés être passé entre autres par le Judo, le Kung-fu et le Karaté, il débute l’Aïkido qu’il enseigne aujourd’hui et dont il est 4 éme dan.

Il a habité plusieurs annés au Japon et y passe aujourd’hui six mois par an pendant lesquels il suit l’enseigement de Kuroda senseï.

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